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[Marie-Claire] L’exploration de Ji Chang Wook

Dernière mise à jour : 8 avr.

Marie-Claire Korea, Janvier 2014


« Je me suis précipité sans plan, j’ai échoué, je l’ai regretté et j'ai trouvé la force de me relever. » C’est ainsi que Ji Chang Wook considère la jeunesse. Dans sa quête pour devenir un bon acteur, il s’efforce d’utiliser sa jeunesse comme une arme.


Manteau et costume gris Entrofe , chaussures Christian Louboutin 


C’était il y a tout juste un an. En décembre 2012, alors que les voitures étaient bloquées en raison de fortes chutes de neige, plusieurs célébrités ont posté une photo pour faire savoir qu’elles avaient pris le métro. Parmi elles, Ji Chang-wook.

Sa photo dans le métro, postée avec le commentaire suivant : « Je suis bien content qu’ils aient construit la ligne Sin Bundang », a fait beaucoup parler d’elle sur Internet, alors qu’il neigeait fortement. C’était en soi une nouvelle.


Un an s’est écoulé. Nous sommes à nouveau en décembre. Alors que l’hiver s'annonce plus neigeux et plus froid encore que l'hiver dernier, Ji Chang Wook est occupé à tourner le drame historique Empress Ki, d’une cinquantaine d’épisodes. Je l'ai rencontré un jour où le tournage s'est terminé un peu plus tôt que d'habitude (bien sûr, très tard dans la nuit), au milieu d'un calendrier de tournage quotidien très serré.


Dans Empress Ki, il incarne le très étrange empereur Ta Hwan. Bien qu'il soit roi, il n’a aucune dignité et n’a même pas la force de se protéger, tellement il a peur pour sa vie. L’empereur Ta Hwan est adulte, mais il a aussi un charme enfantin. Il se plaint de l’attitude de Ki Seung-nyang (Ha Ji-won), à qui il a donné son cœur, et pleure à chaudes larmes lorsqu’il se rend compte que ses sentiments ne sont pas du tout partagés. La gamme des émotions qu’il doit exprimer dans la scène est large.


« Ta-hwan est un personnage tridimensionnel. Il a peut-être l'air d'un enfant immature, mais il éprouve aussi de la douleur et il doit parfois calmer sa colère. J'ai beaucoup réfléchi à la façon d’exprimer toutes ces émotions pour rendre le personnage crédible aux yeux des gens. »


Veste et pantalon noirs, chemise blanche Dior Homme , montre en métal argenté Fendi Watch 


Seize épisodes d’Empress Ki ont déjà été tournés. A ce stade, c’est l’équivalent d’une mini-série, mais il reste encore un long chemin à parcourir jusqu’au dernier épisode, car la série en comptera une cinquantaine.

« J’ai tourné des séries quotidiennes et des séries du week-end, donc ce n’est pas la première fois que je dois travailler dans la durée. Mais ce n’est toujours pas facile. Je dois rester concentré pendant près de six mois. Je ne dors pas bien, je suis épuisé physiquement, alors à un moment donné, je me suis demandé : « Est-ce que je joue machinalement ? ». Lorsque vous interprétez un personnage, vous devez vous renouveler, tout en continuant à jouer de manière cohérente, afin que le personnage soit complet. »


Sa première série, « The Sons of Sol Pharmacy House » (My Too Perfect Sons), lui a semblé difficile à jouer. Il se parvenait pas à surmonter ses inquiétudes.

« Je me sentais mal. Un jour, alors que je buvais du soju dans un restaurant de Gangnam avec ma co-vedette Jo Jin-woong, je lui ai fait part de ce qui me tourmentait. Il m'a alors dit : “C'est normal de ressentir cela quand on traverse une période difficile, c’est normal de pleurer quand les larmes nous montent aux yeux. Pourquoi vouloir le cacher et nier ce qu’on ressent ?’’.

Finalement, grâce au soutien de mes aînés et du scénariste, j’ai pu terminer le drama sans encombre. Le scénariste continue de m'appeler “Mi-pung”, le nom que je portais dans la série. Si j'avais renoncé à l'époque, j’aurais arrêté définitivement le métier d’acteur. »


Chemise en jean Tommy Hilfiger , pull en maille bordeaux Ballantyne , pantalon noir Dior Homme, chaussures marron Aldo


En jouant dans des séries qui lui permis de se faire connaître, il a ressenti plus de douleur que de fierté ou de joie. C’est peut-être parce qu’à ce stade de sa ''construction'' en tant qu’acteur, il se sentait encore en ''pays étrange''. Ou quelque chose de cet ordre-là.


Il n’y a rien d’extraordinaire à utiliser des transports en commun, mais on en a fait tout un événement, tout en faisant mine de trouver cela insignifiant. Le monde dans lequel vivent les célébrités est différent du nôtre, donc lorsqu’elles font des choses ordinaires, cela devient spécial.


La veille de l'examen d'entrée à l'université, Ji Chang-wook a soudainement décidé de s’inscrire au département de théâtre et de cinéma, parce que le métier d’acteur lui semblait ''cool''. Certaines personnes se préparent à devenir acteurs depuis le collège, mais il ne s’est préparé que pendant trois mois et a réussi le test.


« J’ai réussi à entrer si facilement que je ne pensais pas que le théâtre et le cinéma seraient difficiles. En arrivant au département de théâtre et de cinéma, je pensais que je m’amuserais tous les jours. Mais les autres élèves étaient complètement différents de moi. Mes amis, qui s'étaient préparés depuis longtemps à suivre cette voie, semblaient déjà se transcender. Ils avaient déjà l'impression d'être des artistes. Ils semblaient tous uniques et un peu bizarres. Quand nous sommes entrés dans la classe, il fallait faire un exercice physique, il fallait se rouler par terre et c’était très gênant. J’avais l’impression d’être seul dans un ''pays étrange''. Je me suis éloigné de l’école pendant un an et j’ai erré », a-t-il déclaré. Malgré ces premiers mois très incertains, il est finalement revenu au bout d’un an.


Il a décidé de poursuivre sa carrière coûte que coûte, en sachant qu’il ferait de la peine à sa mère, car il ne pouvait pas abandonner avant même d’avoir commencé. Et surtout, il a pris conscience de certaines choses en suivant ses aînés sur les plateaux et en tournant des courts métrages, au lieu d'aller en cours.


« Au début, je pensais que c'était un peu "fou" d'enseigner ce métier à l'école, mais sur le plateau, j'ai compris que c'était exactement ce dont j'avais besoin. J'ai regretté à maintes reprises d’avoir pensé cela, même après avoir repris les cours. Se dire : "Je ne suis pas doué pour ça" est un angle mort. »

Si Ji Chang-wook est aujourd'hui capable de créer son propre personnage et qu’il ne fuit pas le pays étrange dans lequel il est arrivé sans préparation, c'est grâce aux personnes qu’il a rencontrées. Les conseils, les enseignements et les encouragements de ses aînés, des réalisateurs et des scénaristes l'ont vraiment aidé à se lancer dans le métier d'acteur.


Echarpe grise NorseProjects par Beaker, chemise blanche et grise Plus par Kud, pantalon Ballantyn


En cette fin d’année 2013, Ji Chang Wook semble être heureux. A chaque diffusion d’Empress Ki, les éloges sur ses performances d’acteur se multiplient, et le nombre de blogueurs qui louent ses apparitions dans le drame a semble-t-il augmenté rapidement. Alors oui, c’est bien de recevoir des éloges.


« En fait, j'essaie de ne pas trop prêter attention aux réactions des gens. Quand je jouais dans la comédie musicale Thrill Me, il y a eu beaucoup de commentaires sur mon jeu d’acteur. On disait : "Son jeu aurait été meilleur s’il avait joué de telle ou telle manière." Il faut savoir que la comédie musicale avait une fan base très importante et que de nombreux acteurs avaient déjà joué cette oeuvre. Après avoir lu ces commentaires, j'ai commencé à perdre confiance en moi et à devenir plus hésitant. J'étais complètement perdu. C’est pourquoi j’évite aujourd’hui de lire les commentaires et les critiques. Je préfère étudier le scénario du mieux possible. J’essaie de me faire une idée précise du rôle que j’interprète et de connaître mon personnage mieux que quiconque. Si je n'ai pas confiance en mon jeu, je finis par perdre le fil et par interpréter trop vaguement mon personnage. »

Pour Ji Chang Wook, le début de l’année 2013 a été marqué par la comédie musicale The Days. « The Days, dans laquelle j’ai commencé à jouer en janvier, a été mon plus grand défi cette année. »

La comédie musicale a eu un grand succès au box-office et Ji Chang Wook a remporté le prix du meilleur nouvel acteur aux Musical Awards pour cette œuvre. Cette comédie musicale était un rêve pour lui. C’est incroyable pour lui d’avoir réalisé ce rêve et d’être sur scène.


« À 21 ans, j'ai terminé le tournage de mon premier film indépendant et j'ai auditionné pour jouer pendant une semaine dans un petit théâtre rue Daehangno. Ce n'était pas une comédie musicale avec des personnages principaux, mais plutôt un spectacle musical omnibus composé de plusieurs courtes pièces. A l’époque, cela m’a vraiment ému, et depuis, je rêvais de remonter sur une scène musicale. J'ai donc pris des cours de chant à l'école et j'ai répété seul. J’ai ensuite joué dans Thrill Me et je suis monté sur scène pour The Days. »


« Vous savez quoi ? On a beau donner le meilleur de soi-même, on n’est jamais sûr de réussir aussi bien qu’on le voudrait. Et puis un jour, on se dit : "Ai-je vraiment signé ce contrat ?"

Si je n’avais pas tourné, je me serais enfui. À cette époque, la réalisatrice Jang Yoo-jung* a été un grand soutien. Dès que j'étais bloqué ou en difficulté, je me confiais à elle. J’ai même pleuré devant elle après avoir bu. Elle a été comme une mère pour moi. Oui je crois que j’ai pleuré après avoir bu. (Rires) Non non, sérieusement ! »


Manteau long bleu ciel Cheol Dong de Kud, chemise à carreaux bleue MunSoo Kwon de Kud, pantalon en velours couleur vin Department Five de Beaker, chaussures United Nude


Pour Ji Chang-wook, le début de l’année 2014, c’est bien sûr Empress Ki. Nous n'en sommes pas encore à la moitié, il ne peut donc pas imaginer faire autre chose pour le moment. Les projets de voyage à la fin de l’année ou de sorties avec amis pour boire toute la nuit devront attendre. Au cours de l'interview, le sujet de l'alcool est revenu à plusieurs reprises, et certaines personnes sont surprises en l’imaginant boire ou fumer, en raison de son image de jeune homme modèle en parfaite santé dans le drama Smile Donghae. Avant Empress Ki, il semble avoir toujours été quelqu’un de bien, un homme incapable de dévier du droit chemin.


« Quand je ne travaille pas, je me laisse emporter par mes émotions et mon côté impulsif. Si j'ai soudain envie de faire quelque chose, je le fais. Par exemple, un jour, j’ai subitement voulu partir en voyage à 4 heures du matin. Alors j’ai fait mes valises et je suis parti. Mais j’ai mal évalué le temps de trajet. Quand le soleil s’est levé, j’avais sommeil. J’ai donc décidé de dormir sur l’aire de repos. C’était au milieu de l’été et quand je me suis réveillé en sueur, il était presque midi. Je me suis lavé le visage et j’ai repris ma route. J'ai avancé lentement et j'ai fini par atterrir à Busan. »


Après la fin du drama Five Fingers, j’ai passé une semaine à boire de l’alcool. Je me sentais vide parce que je ne pouvais pas aller sur le plateau de tournage où j’avais l’habitude d’aller quotidiennement et que je ne pouvais plus voir l’équipe avec laquelle je travaillais tous les jours. Voilà pourquoi j’ai passé une semaine entière à rencontrer des gens et à boire. Tout ce que je faisais, c'était boire, dormir ou dessoûler, rien d’autre. Petit à petit, j’ai senti mon cœur s’apaiser et j'ai fait toutes les choses que j’avais remises à plus tard.


« Une fois le tournage terminé, je pense que ce qui reste, ce sont les personnes. Quand le tournage d’Empress Ki s’achèvera, je ne vivrai plus en tant que Ta Hwan. Mais les gens avec lesquels j’aurai travaillé resteront. Au fur et à mesure que je rencontre des gens et que j’établis des relations comme celles-là, je pense que je deviens progressivement une véritable "personne".

Mes aînés disent toujours ça : "sois une personne avant d'être un acteur." Au début, je ne savais pas vraiment ce que cela signifiait, mais au fil du temps, j'ai commencé à en comprendre le sens profond.

Par contre, je n’ai toujours pas trouvé la réponse à la question : "Qu’est-ce qu’être un bon acteur ?". Je vais continuer d'y réfléchir. »  



* Elle a notamment mis en scène la comédie musicale Brothers Were Brave dans laquelle Ji Chang Wook a joué.






  • Photographe : Shin Seonhye

  • Coiffure : Jeong Mi-young (Lee Kyung-min Foret)

  • Styliste : Yoon Inyoung

  • Maquillage : Lee Kyung-min Foret


Article paru dans le magazine de janvier 2014 et publié en ligne en décembre 2013.

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"La force de me relever"...et avec quel panache!! L'empereur Ta Hwan !! l'un de ses plus beau rôle où toute l'étendue de son talent se révèle!! Il parle sans détour de ses doutes, ses peurs de ne pas être un bon acteur ..mais montre déjà cette volonté de vouloir relever tous les défis !!

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